Et si on pouvait partager son mari comme on le fait avec les photos sur les réseaux sociaux ? Certes, il s’agit ici de deux choses différentes, mais entre le possible et l’impossible, il y a seulement deux lettres. Le «I», ou l’interdit social, concerne les unions condamnées par la société. Quant au «M», C’est le moyen. Celui-ci est en relation avec l’unique catégorie à laquelle la société accorde le droit de cité. Dure réalité, rêves et illusions… les avis varient.
Epouser un polygame Entre partisanes et antagonistes !
Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent (…)»
C’est avec cette partie du verset coranique (sourate En-Nisâa), qui est encore plus long et plus précis, que les polygames algériens justi ent généralement leur (in)conduite et légitiment leur acte. Cette parole divine qui autorise l’homme à contracter un second mariage, et même un troisième et un quatrième, stipule toutefois que ce fait n’est valable qu’à la seule condition d’établir l’équité entre les épouses. Mais, malgré cela, la société reste encore incapable d’adopter ce phénomène, quali é implicitement d’Interdit social. Ce grand «I» trouve sa justi cation dans la volonté de la société à protéger la première épouse, ses enfants et les liens de famille et d’amitié. Elle va même jusqu’à tolérer, souvent à contre cœur, des relations extraconjugales pour empêcher le mari de contracter un second mariage, synonyme de ssure familiale et d’ «anarchie» sociale.
Des polygames ? Il en existe plusieurs catégories…
A n de comprendre la complexité du phénomène de la polygamie dans notre société, nous avons récolté quelques avis de polygames invétérés, de femmes célibataires et mariées et interrogé des thérapeutes de couples pour en savoir davantage sur les raisons qui peuvent bien pousser un homme à se remarier, même si parfois son foyer semble parfait. Et nous avons établi quatre grandes catégories.
La première, sans doute la plus répandue, comprend tous les éternels insatisfaits qui, comme les sultans d’antan, se font un plaisir d’élargir leur harem, en s’adonnant sans cesse à de nouvelles conquêtes, quand ils n’ont pas de territoires à conquérir ! «Vivre avec une seule femme toute ma vie est au-delà de mes capacités. Je me sens comme un papillon qui, même s’il se pose sur une jolie eur, éprouve toujours le besoin d’aller voir ailleurs. C’est plus fort que moi, malgré mes
moyens limités !», nous dit Aziz, un de ces éternels insatisfaits. La seconde, proche de la précédente, englobe tous ces hommes riches qui trouvent tout à fait légitime de changer de partenaire puisqu’ils peuvent se le permettre ! Redha, qui nage dans sa «crise» des quarantaines, se justi e : «Après 15 ans de mariage, ma femme n’est plus vraiment la même. Elle est plus maman qu’épouse. Après plusieurs mois de discussions, ou plutôt de disputes, on est parvenu à un compromis… Elle a ni par m’autoriser à fonder un nouveau foyer, en échange de ma belle villa de compagne et d’un peu plus de liberté… Chose que j’ai volontiers acceptée !» La troisième, plus délicate et parfois même approuvée, concerne les amoureux tardifs ! Souvent victimes d’un mariage arrangé dans leur jeunesse
moyens limités !», nous dit Aziz, un de ces éternels insatisfaits. La seconde, proche de la précédente, englobe tous ces hommes riches qui trouvent tout à fait légitime de changer de partenaire puisqu’ils peuvent se le permettre ! Redha, qui nage dans sa «crise» des quarantaines, se justi e : «Après 15 ans de mariage, ma femme n’est plus vraiment la même. Elle est plus maman qu’épouse. Après plusieurs mois de discussions, ou plutôt de disputes, on est parvenu à un compromis… Elle a ni par m’autoriser à fonder un nouveau foyer, en échange de ma belle villa de compagne et d’un peu plus de liberté… Chose que j’ai volontiers acceptée !» La troisième, plus délicate et parfois même approuvée, concerne les amoureux tardifs ! Souvent victimes d’un mariage arrangé dans leur jeunesse
la femme à rester auprès de son époux et… «à adopter» !
Les conflits en série !
Dans la famille algérienne, mis à part le mari dont la femme est stérile, toute tentative de contracter un second mariage est tacitement condamnée. Dès que son intention de se remarier est exprimée, il sait qu’il va droit dans le tourbillon infernal des confrontations avec sa famille et, dans une plus large mesure, avec la société. Déception, in délité, jalousie, chagrin… tous ces sentiments négatifs lui seront reprochés au quotidien, d’autant plus si ses enfants sont en âge de prendre part au con it. Le «Don Juan» doit tenter de convaincre sa femme, de calmer sa furie, de panser son amour-propre…, mais aussi ses enfants, sa famille, sa belle-famille… pour espérer en n avoir une chance de concrétiser son fameux projet. Quant aux réactions de l’épouse, elles vont de celles de la femme soumise qui fera l’impossible pour reconquérir son homme jusqu’à celles de l’indépendante qui, elle, pliera immédiatement bagages pour se diriger droit vers le tribunal, et tenter d’obtenir le divorce. Les mésaventures de l’homme ne s’arrêtent pas ici, puisqu’il doit également faire face aux paroles et aux regards accusateurs de ses enfants, de sa famille et de sa belle-famille, mais aussi aux jugements souvent sévères de la société. Certains maris succombent à la pression et nissent par se rendre à l’évidence en brandissant le drapeau blanc. D’autres, par contre, vont au bout de leur projet et nissent à force d’entêtement de battre tout le monde à plates coutures, y compris les plus proches.
Quand l’inenvisageable soumet le rêve !
Par ailleurs, le nombre considérable de femmes célibataires laisse suggérer un autre regard sur le phénomène.
En effet, sous la pression de la famille et de la société, certaines femmes se laissent convaincre qu’être une deuxième femme reste toujours préférable au statut de «vieille lle» et à la solitude du célibat.
Pour certaines femmes instruites et actives, atteint un certain âge, leur rêve de rencontrer
le prince charmant commence peu à peu à se dissiper, pour laisser place à leur désir naturel d’être un jour maman. Elles vont jusqu’à voir dans l’homme marié plus de sécurité que chez le célibataire, puisqu’il symbolise à leurs yeux la paternité exemplaire. Mais avant d’envisager de devenir une deuxième femme, Mesdames, ré échissez à deux fois à votre conduite, car même si vos intentions sont bonnes et légitimes, un mauvais pas peut détruire un foyer… et les hommes sont rarement raisonnables dès qu’ils sont devant une femme !