Il faut savoir équilibrer son alimentation et éviter les abus

Ramadhan est à nos portes, et pendant ce mois sacré beaucoup de personnes se laissent volontiers aller à la «boulimie», sans trop se soucier des désagréments que cela puisse causer à la santé. À travers cet entretien avec la nutritionniste Dr Ladjouzi Cherifa, Lalla souhaite livrer à ses lectrices et lecteurs quelques conseils pratiques qui leur permettront de passer sainement ce mois si cher à nos cœurs et … fêter l’Aïd en excellente santé.

Lalla : Pour beaucoup gens, Ramadhan est synonyme de plats consistants et variés. On a tendance dans notre société à «s’acharner» sur la nourriture dès que l’appel du muezzin retentit. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

Dr Ladjouzi : En effet, le mois sacré a, depuis longtemps, perdu dans notre société sa vocation religieuse. Il n’est autre aujourd’hui qu’un symbole de plats biens garnis et de soirées sucrées. D’ailleurs, les économies se font dans certains foyers dès les premiers mois de l’année. Manger excessivement est devenu le synonyme du carême. Pourtant, il devrait initialement nous faire comprendre qu’on peut facilement survivre avec, seulement, un seul repas par jour. On peut suivre ce rythme facilement, même durant toute l’année. Pour passer le Ramadhan en bonne santé, il suf t juste de savoir fractionner son alimentation et équilibrer ses repas.

Le moment du f’tour est sacré dans la famille algérienne. Dès qu’on passe à table, place à la gourmandise! Quelle est la meilleure conduite à adopter pour se rassasier sans pour autant nuire à sa santé ?

D’abord, il ne faut jamais passer à table avec l’attitude d’un «affamé» ou d’un «assoiffé». Je conseille ici aux femmes au foyer de dresser leur table au moment même où l’on rompt le jeûne. Le mieux c’est de commencer avec 3 dattes et un verre de lait. On aura donné à notre corps une petite dose de fructose et du calcium. Si on a très soif, il est permis de prendre 3 gorgées d’eau ou l’équivalent d’un petit verre, au maximum. La pause de la prière est aussi très importante, vu qu’elle donne à notre estomac l’occasion de se préparer au repas. Celui-ci doit être composé de céréales, d’un peu de viande, de légumes et d’un produit laitier.

Après les repas copieux du f’tour, nos soirées sont à leur tour riches en gâteaux et autres produits sucrés. Que convient-il de faire a n de «limiter les dégâts» ?

Changer le menu de la sahra (la soirée) chaque jour, tout en évitant de manger plusieurs plats à la fois. Choisir un seul modèle de tartelettes ou un gâteau par soirée, par exemple. Sinon, opter pour des fruits. Les aliments sucrés se prennent en général deux heures après le repas du f’tour. Pour les liquides, à savoir le thé, les tisanes et les jus, il est préférable de les consommer 20 minutes après le f’tour.

Dans la plupart des cas, on néglige le repas du s’hour. Certains disent même n’avoir faim le lendemain que lorsqu’ils mangent à cette heure si tardive. Qu’en pensez-vous ?

Il ne faut, en aucun cas, sacri er ce repas important. En guise de petit- déjeuner, il est chargé de gérer toute notre journée. Je conseille toujours mes patients de dormir, au moins, deux heures avant de le prendre. Donc, il est inutile de rester éveillé tout au long de la soirée, juste pour attendre ce moment. Cela est béné que aussi bien sur le plan alimentaire que sur la stabilité du sommeil. Idéalement, le menu doit être composé de céréales, d’un produit laitier et d’un fruit.

 

Si on revient à nos coutumes, on trouvera que nos ancêtres suivaient ce modèle à la lettre. Ils prenaient du couscous riche en céréales avec des raisins secs qui contiennent de la vitamine C. Ils l’accompagnaient du petit-lait pour le calcium qu’il englobe. En plus de ce repas traditionnel, on peut prendre un fruit et un verre d’eau. Pour éviter la sensation de soif le lendemain, je conseille de prendre un petit verre de café noir peu sucré. Son ef cacité est testée et prouvée. Il faut impérativement, aussi, éviter de manger tout ce qui est gras et trop sucré si on veut garder la forme toute la journée.

Durant le mois de Ramadhan, peut-on perdre du poids ?

Oui ! Sans aucun effort ni un régime strict. Les jeûneurs qui respectent les normes de ce mois, perdent facilement entre 3 et 4 kilos. Il faut juste bien gérer son alimentation et éviter les abus. On ne doit pas sacraliser le moment du f’tour, encore moins l’attendre. La spiritualité devrait être l’aspect prédominant durant le mois de Ramadhan.

Le menu Lalla
Repas type pour les 30 jours du moi sacré

En marge de cet entretien, Dr Ladjou- zi propose aux lectrices de Lalla un menu spécial, associant à la fois bonne alimentation et santé. Un «programme» alimentaire qui ne manquera sûrement pas de faire bonne chère à chacune de nous pendant ce mois béni.

F’tour

Trois dattes et un petit verre de lait Trois gorgées d’eau ou l’équivalent d’un petit verre

Pause de la prière

Bourek ou quiche au fromage ou aux légumes.
Salade variée.
Soupe avec céréales, telle que notre chorba frik.

Plat principal contenant une portion de viande ne dépassant pas les 150 g.
Un verre de jus frais fait maison pen- dant le repas.

30 grammes de pain, jusqu’à une demi baguette.

Soirée

Thé ou autres boissons chaudes.

Une part de gâteau ou tartelettes (un modèle par soirée). Pour les tartelettes, privilégiez celles aux fraises, aux pommes ou au citron.

Un verre de jus maison. Pour les jus commercialisés, il est préférable de les mélanger à égale mesure avec de l’eau.

S’hour

Menu 01 :

  • Couscous Petit-lait
  • Un fruit
  • Un verre d’eau Un café, à la fin.

Menu 02 :

  • Un café au lait
  • Une brioche
  • Un fruit
  • Un verre d’eau
  • Un café noir, à la fin.

Il faut savoir équilibrer son alimentation et éviter les abus

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